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Pour une
amélioration des conditions de vie des populations locales et de la gestion des forêts |
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Une
étude plus rationnelle des produits forestiers nouveaux
Une approche analytique
novatrice est actuellement en cours dessai et de mise au point par le Programme du
CIFOR sur les produits forestiers et les populations; elle devrait aider à rendre moins
conjectural le choix des produits forestiers méritant que lon cherche à
développer leur utilisation. La technique a été appliquée avec des résultats très
encourageants en 1999 par des chercheurs partenaires, dans une étude portant sur 12 cas
de développement de produits forestiers dans diverses régions dIndonésie. Des
essais plus poussés de cette approche sont en cours dans ce projet, qui est appuyé par
les organismes daide au développement de Suisse, du Canada et du Royaume-Uni.
De nombreux organismes
daide au développement, ONG et partisans du "commerce écologique"
préconisent la commercialisation de produits forestiers autres que le bois comme moyen
daccroître les revenus des populations locales tout en réduisant les dommages
durables à la forêt. Cependant le succès commercial, et même des résultats
écologiquement bénéfiques, sont loin dêtre garantis. Les décisions sont prises
en général à partir dinformation provenant détudes de cas isolées, qui
peuvent ne pas être généralisables.
La nouvelle méthode mise
au point par Manuel Ruiz-Pérez et Neil Byron fournit un moyen plus systématique de
déterminer quels sont les produits forestiers dont le développement paraît le plus
prometteur et ceux sur lesquels il ne serait pas judicieux dinvestir. Après
avoir sélectionné un ensemble divers de cas, ces deux chercheurs utilisent diverses
techniques analytiques pour discerner des modèles communs et dégager les variables
essentielles qui sont en corrélation avec le résultat des efforts de développement des
produits.
Dans lanalyse des
études de cas dIndonésie, ils ont conclu que le succès ou léchec sont
influencés, entre autres, par le fait que les produits en question se trouvent dans des
zones écartées ou au contraire dans des zones développées, et que les produits sont
récoltés à létat sauvage ou sur des plantes domestiquées. Le cas de
lexploitation du bois de santal au Timor occidental démontre de manière éclatante
comment des réglementations officielles restrictives peuvent avoir un effet contraire. Le
Gouvernement indonésien a imposé des politiques visant à encourager laménagement
de cette ressource, mais celles-ci ont entraîné une quasi-disparition du santal dans la
région.
On a besoin dune
telle information pour guider les politiques et les décisions concernant
lexploitation de produits forestiers. Une fois bien mise au point, cette approche
devrait pouvoir sappliquer dans dautres situations. Dans létape
suivante, les chercheurs se proposent danalyser 45 études de cas diverses en
Amérique Latine, en Afrique et en Asie.
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Cogestion adaptative et délégation de pouvoirs:
enseignements du terrain
Un des axes de recherche
du Programme de cogestion adaptative (ACM) en 1999 a été le processus dit
d"apprentissage partagé". Les chercheurs du CIFOR qui travaillent à
mettre au point des méthodes et des modèles pour la gestion locale conjointe des forêts
pensent que ce pourrait être un élément très efficace.
Lapprentissage
partagé signifie que divers groupes travaillant à la solution dun problème
bénéficient dune soumission à lexpérience collective et aux divers points
de vue selon lesquels les différents participants envisagent la tâche. Cela
sapplique particulièrement au processus de négociation de stratégies pour
lexploitation et la conservation des forêts, qui amène souvent à concilier les
intérêts contradictoires de différents groupes dusagers.
Des chercheurs du CIFOR
et des experts chevronnés de programmes de foresterie communautaire dans plusieurs pays
se sont réunis à lEast-West Centre à Honolulu (Hawaï) pour discuter des
conditions requises pour la collaboration et lapprentissage partagé. Des études de
cas de cogestion des forêts au Cameroun, au Canada, en Chine, au Népal, au Pakistan, en
Tanzanie et au Zimbabwe ont fourni des enseignements pratiques qui seront utiles pour
définir des instruments efficaces de cogestion adaptative.
Lexpérience des
différents sites indique, par exemple, que le choix de celui qui joue le rôle de maître
doeuvre peut influer notablement sur le résultat. Un autre facteur essentiel est la
légitimité attribuée aux groupes concernés. Au Yunnan (Chine), des praticiens de
terrain ont constaté que, du fait que lharmonie du groupe est un trait culturel
puissant dans cette région, des accords conclus librement dans les coulisses jouaient un
rôle important pour parvenir à une collaboration. Un ouvrage sur les conclusions de ce
travail, conduit par Louise Buck, Lini Wollenberg et David Edmunds, sera publié en 2000. |
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"Les populations forestières ont souvent de moins en moins accès à des
ressources qui sont vitales pour leur bien-être et celui de leurs enfants."
Programme de cogestion
adaptative |
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Dans le même temps, des enseignements analogues pour le développement de la
cogestion adaptative sont apportés par une étude récemment achevée qui examine ce qui
se passe sur le terrain dans six pays Chine, Inde, Mexique, Népal, Nicaragua et
Philippines où la gestion des forêts communautaires a été décentralisée.
Parmi leurs conclusions, les chercheurs du CIFOR ont constaté que la délégation de
pouvoir fonctionne au mieux lorsquil existe déjà des organisations de la société
civile fortes.
Le CIFOR travaille en
liaison étroite avec les communautés forestières pour tester le bien-fondé de diverses
techniques susceptibles dêtre incorporées dans les approches de cogestion
adaptative. En novembre, par exemple, des dizaines de personnes de 26 villages situés
dans la forêt de recherche de Bulungan et autour ont été initiées à une technique
sociologique appelée cartographie participative, qui permet daider les habitants à
se mettre daccord sur la manière dont ils pensent que la forêt environnante et le
terroir doivent être utilisés et aménagés en vue de répondre à leurs besoins à long
terme. Les villageois mentionnèrent comme premières priorités des forêts protégées
et une eau pure, et exprimèrent leur intérêt à travailler ensemble pour y parvenir. En
fonction de cette réponse, on a prévu une nouvelle action de formation dans cette zone.
Le financement de ce
programme du CIFOR provient de donateurs tels que lAgence internationale pour le
développement agricole, la Banque asiatique de développement, les agences de
développement du Canada et du Royaume-Uni, lOrganisation internationale des bois
tropicaux, et une institution partenaire du GCRAI, le Centre international pour
lagriculture tropicale. |
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Optimisme mesuré à propos de la gestion communautaire
des ressources
Alors quun nombre
croissant de pays à travers le monde délèguent la gestion des forêts et autres
ressources naturelles à léchelon local, il y a un besoin pressant de nouveaux
systèmes daménagement pour rendre cela possible sur le terrain. Une approche qui
connaît une faveur générale est laménagement des ressources en propriété
collective. Après avoir bien examiné la question, toutefois, les chercheurs du CIFOR ont
conclu que ce concept est loin davoir donné les résultats espérés, et nécessite
une analyse plus critique si lon veut assurer son succès.
Bruce Campbell, Wil de
Jong et leurs collaborateurs ont étudié des zones de terres collectives au Zimbabwe,
comprenant des savanes boisées, des terrains de parcours et autres ressources communes,
qui sont utilisées conjointement par les habitants dun seul village et, pour
certaines de ces ressources, par les habitants de villages voisins. Mais, bien quil
existe des règles établies pour la gestion collective de ces zones, les chercheurs ont
trouvé peu dexemples dans lesquels cela marche en pratique.
Ils ont décelé un
certain nombre de facteurs qui contribuent à ce que cette approche ne réponde pas à
loptimisme qui lentoure. Le plus grave problème réside dans la faiblesse des
institutions chargées du contrôle des ressources des savanes boisées. Les chercheurs
pensent que la raison de cette situation est que les plans daménagement mis en
place pour assurer le partage et la gestion conjointe des ressources collectives sont
fondés sur des idées formalistes concernant les institutions, et ne reconnaissent pas
les méthodes traditionnelles dadministration qui prédominent dans les communautés
africaines, fondées sur des règles informelles et des normes sociales.
Des politiques étatiques
contradictoires et peu favorables compliquent le problème. Les études menées au
Zimbabwe ont révélé, par exemple, que bien que le gouvernement ait concédé
lautorité à léchelon local pour le contrôle collectif des ressources, il
bouleverse dans le même temps le système en se réservant le droit doctroyer à
des étrangers à la collectivité des permis les autorisant à accéder aux terres
collectives.
Dans cette étude et dans
dautres menées dans dautres pays africains, financées par lAgence
suisse pour le développement et la coopération et par le Département du développement
international du Royaume-Uni, les chercheurs du CIFOR ont déclaré quils avaient
trouvé peu dexemples dans lesquels la gestion communautaire de ressources communes
fonctionnait effectivement. Cest pourquoi ils mettent en garde contre un engouement
excessif pour la gestion collective des ressources naturelles, et notent quun
ensemble de conditions (économiques, sociales et écologiques) doivent être présentes
pour quune telle gestion puisse réussir. En outre, les projets ayant pour objet
dappliquer cette approche exigeront une profonde connaissance des processus sociaux
à lintérieur des communautés. |
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Former des partenaires plus forts pour la recherche
forestière
Le développement des
capacités est un processus à deux sens qui bénéficie autant au CIFOR quà ses
partenaires de recherche. Le CIFOR y gagne une connaissance plus grande des conditions
locales et des collaborateurs plus efficaces; et les chercheurs locaux renforcent leur
aptitude à effectuer une recherche forestière dont bénéficient leur propre pays et les
communautés qui y vivent.
En 1999, des chercheurs
du CIFOR spécialisés dans la recherche sur les produits forestiers autres que le bois
ont entrepris une recherche conjointe avec des chercheurs du Centre de foresterie sociale
de lUniversité de Mulawarman au Kalimantan oriental, et dun troisième
partenaire institutionnel au Canada, le Centre pour les sciences dobservation de la
terre de lUniversité du Manitoba (CEOS). Ces chercheurs utilisent diverses
approches scientifiques pour déterminer de quelle manière les changements sociaux et
politiques rapides et le développement économique dans cette région modifient les modes
dutilisation des forêts environnantes par les habitants, afin de fournir une base
pour des interventions éventuelles sur ces orientations.
Une institution récente,
le Centre de foresterie sociale de Mulawarman, a été créée pour étudier les moyens
daméliorer la gestion forestière communautaire dans la région. Son mandat
comprend lanalyse de la recherche et des politiques, lélaboration et
lexécution de programmes de formation, la vulgarisation et la diffusion. La
capacité de recherche est la clef de voûte de ce travail. "Nous pensons que la
meilleure manière daméliorer la capacité de recherche est dapprendre en
faisant de la recherche", déclare Brian Belcher, le chef déquipe du Programme
du CIFOR Produits forestiers et population.
Les chercheurs du CEOS,
qui sont appuyés par lAgence canadienne de développement international (ACDI), ont
guidé les chercheurs locaux dans lemploi de technologies telles que
télédétection, SIG et analyse spatiale, qui permettent dextrapoler les
conclusions des enquêtes dans les ménages et dans les villages à léchelle
régionale. En novembre, un stage de formation organisé par le CIFOR a aidé les
participants à améliorer leur aptitude à rédiger des articles scientifiques répondant
aux normes des revues scientifiques internationales. Le CIFOR rassemble les matériels
pédagogiques pour les utiliser éventuellement dans dautres circonstances.
Une formation de ce type
est particulièrement nécessaire aujourdhui en Indonésie. De nouvelles lois
forestières et une décentralisation du pouvoir exigent des gens compétents capables de
produire linformation autorisée dont les communautés locales et les responsables
du gouvernement ont besoin pour prendre des décisions fondées. Les chercheurs de
Mulawarman sont sollicités par un nombre croissant dorganisations qui travaillent
au service des intérêts des communautés forestières dIndonésie. |
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