L’OFAC présente sa plateforme de données sur les forêts d’Afrique centrale pour accompagner la prise de décisions.
Co-organisé par la France et le Gabon, et annoncé par les Présidents Emmanuel Macron et Ali Bongo lors de la COP27 de Sharm el Sheikh, le One Forest Summit s’est tenu les 1er et 2 mars 2023 à Libreville, Gabon pour déboucher sur de nouveaux engagements et des initiatives concrètes sur la progression des connaissances et la promotion de la coopération scientifique sur les écosystèmes forestiers, entre autres.
Alors que ce sommet s’est concentré sur les défis communs rencontrés par les trois bassins forestiers tropicaux –le bassin du Congo, la forêt amazonienne et les forêts d’Asie du Sud-Est, le choix du Gabon comme hôte du sommet a permis de mettre en valeur la richesse des forêts africaines, et en particulier celles de l’Afrique centrale.
Les forêts d’Afrique centrale, qui incluent les écosystèmes forestiers du bassin du Congo, rendent de précieux services écologiques aux niveaux local, régional et mondial. Ces forêts qui abritent une énorme richesse en espèces végétales et animales, notamment des animaux menacés, représentent environ 25 % du carbone total stocké dans les forêts tropicales du monde, atténuent les émissions anthropiques et jouent ainsi un rôle majeur dans la lutte contre les changements climatiques.
Présent à ce forum, le Dr Richard Atyi Eba’a, Coordonnateur régional du CIFOR-ICRAF pour l’Afrique centrale, estime que « les forêts rendent des services écosystémiques au monde entier et font face à des besoins de gestion durable que seuls les Etats de l’Afrique centrale peuvent supporter. Nous travaillons pour un dialogue entre la politique et la science pour qu’il y ait des échanges. Cela est aussi le sens de notre intervention dans son sommet »,, déclare le Coordonnateur du Cifor-ICRAF pour l’Afrique centrale.
Afin d’accompagner les pouvoirs politiques dans leur prise de décisions, le CIFOR-ICRAF et ses partenaires ont lancé le projet RIOFAC (Renforcement et Institutionnalisation de l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale) en 2017. Financé par l’Union Européenne, le projet RIOFAC vise le renforcement de l’action de Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale (OFAC) en contribuant à la satisfaction des trois besoins majeurs dont la mise à disposition des décideurs un système de collecte, de validation et de gestion des données intrinsèques au secteur forêt-environnement, et des données d’autres secteurs dans la mesure où ceux-ci ont un lien avec la gestion des écosystèmes forestiers et sont susceptibles de les impacter.
La contribution de l’OFAC au One Forest Summit a été de souligner le role important des forêts du Bassin du Congo et de présenter l’importance des chiffres et des données disponibles sur sa plateforme en ligne pour aider à la prise de décisions pour une meilleure gestion des écosystmes forestiers. Selon le Dr Florence Palla, Coordinatrice de l’OFAC, « les informations que nous harmonisations sont issues de recherches scientifiques digestibles et utilisables par les politiques dans leurs prises de décisions. Il est important que le bassin du Congo soit mieux connu et pris en compte dans les discours politiques ».
Peu avant le One Forest Sumit, à l’occasion de la rencontre du Réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale (REPAR) tenue du 27 au 28 février 2023 à Librevielle, le CIFOR-ICRAF et l’OFAC ont partagé des informations sur les forêts du bassin du Congo qui permettront aux parlementaires d’avoir plus d’arguments pendant les négociations et discussions avec leurs gouvernements sur la gestion durable des écosystèmes forestiers.
Pour illustrer les role capital des forêts du bassin du Congo, le CIFOR-ICRAF a présenté un résumé en chiffres du rapport de l’Etat des Forêts (EDF) du Bassin du Congo 2021 qu’est une publication phare de de l’OFAC qui fournit des informations actualisées sur les écosystèmes forestiers d’Afrique centrale lors des deux évènements.
L’accompagnement proposé aux décideurs politiques peut aussi etre constaté dans la mise en œuvre des initiatives REDD+ états de l’Afrique centrale. L’un des résultats d’une étude menée par le CIFOR-ICRAF sur l’état des perceptions et des connaissances sur la REDD+ et l’adaptation au changement climatique en Afrique centrale est que les décideurs du Bassin du Congo ont besoin d’informations et de connaissances fréquemment mises à jour pour être en mesure de soutenir la position régionale de la Commission des forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) et de défendre les intérêts nationaux. Depuis sa création, l’OFAC permet à la sous-région et à ses partenaires de disposer des outils essentiels de pilotage et de partage des connaissances pour une meilleure gouvernance et une gestion durable des écosystèmes forestiers. Le One Forest Summit était donc l’occasion parfait pour des discussions concrets et pratiques avec les décideurs politiques.
Les résultats de ce sommet ont été résumés dans un Plan de Libreville en deux points : la création d’une initiative phare pour protéger les réserves les plus vitales de carbone et de biodiversité avec un premier budget de 100 millions d’euros, et d’un mécanisme de rémunération des pays exemplaires via des « certificats biodiversité » ; et l’ambition de créer 10 millions d’emplois dans des activités liées à la gestion durable des forêts et aux chaînes de valeur qui bénéficient aux communautés locales et autochtones.
Auteur :
Merilyne Ojong, CIFOR-ICRAF