La région du centre du Cameroun est un territoire de mosaïque forêt-savane où, l’on rencontre d’une part des îlots de forêt dense semi-décidue dispersés au sein des savanes arbustives et herbeuses, et d’autres part, des savanes incluses dans le grand bloc forestiers sud. Dans cette vaste zone, les cultures de cacao, de café, de palmier à huile d’une part, et les cultures vivrières sont pratiquées de manière extensives.
Les études récentes ont montré que toutes ces formes d’occupation des terres par les mises en valeur agricoles contribuent à l’extension des agroforêts en territoire de savane. La progression de la forêt sur la savane au cours des dernières décennies est confirmée par des relevés botaniques et pédologiques, mais aussi par des analyses diachroniques basées sur des données de télédétection. Cette extension de la forêt sur la savane s’opère soit spontanément à travers l’implantation des recrûs forestiers en savane, soit est accélérée localement par l’homme à travers la création des agroforêts et par la prévention des feux de brousse.
Au regard de l’extension des agroforêts et des recrus forestiers en savane, les enjeux environnementaux et socioéconomiques sont très importants en termes d’augmentation du stockage de carbone, d’amélioration des revenus des populations et même d’appropriation et de sécurisation foncière au regard des droits fonciers précaires des femmes. L’objectif de ce projet est donc d’étudier les processus et enjeux de la reforestation des savanes à partir des agroforêts dans la région du centre du Cameroun. Les travaux de recherche conduits par 5 étudiants de master et 1 post-doctorant, seront basés sur des enquêtes socio- économiques, les relevés botaniques et de carbone, et les analyses diachroniques des images de télédétection dans 5 sites témoins de la vaste zone de mosaïque forêt-savane dans la région du centre du Cameroun. Ils permettront de comprendre la dynamique des agroforêts et leur potentiel de stockage du carbone par rapport aux formations naturelles.