Impacts de l’élevage transhumants sur les ressources naturelles et les habitats du Parc national de Zakouma et des Aires Protégées (AP) adjacentes (Tchad) et le Parc national de Bouba Ndjidda au Cameroun

Impacts de l’élevage transhumants sur les ressources naturelles et les habitats du Parc national de Zakouma et des Aires Protégées (AP) adjacentes (Tchad) et le Parc national de Bouba Ndjidda au Cameroun

À l’instar de la zone sahélienne, les Parcs nationaux de Zakouma au Tchad et de Bouba Ndjidda au Cameroun ont connu pendant les 30 dernières années une dégradation continue de leurs ressources naturelles. L’augmentation des populations humaines et animales a remis en cause l’exploitation traditionnelle de ces espaces. L’équilibre qui fait osciller le milieu entre la savane des parcs nationaux et les aires protégées adjacentes est fragile et instable. Historiquement, c’est l’action de l’homme et des feux de brousse, par les chasseurs en premier lieu, relayés ensuite par l’agriculture et le pâturage, qui a permis de maintenir une physionomie de ces paysages qui ne sont pas en équilibre avec le climat actuel. Ces milieux de savanes arborées de type soudanienne anthropique (Djangrang, 2011 ; Douffissa, 1993 ; Boutrais et al.,1980) ne peuvent-être maintenus que par une pratique cohérente de l’élevage, car c’est notamment le surpâturage qui contribue au retour de la forêt. Lorsqu’il y a surpâturage, la strate graminéenne s’appauvrit et le couvert végétal diminue. Le feu prend moins facilement et les feux de brousse deviennent moins violents. Quelques arbres peuvent alors à nouveau se développer et annoncer petit à petit le retour de la forêt (Boutrais, et al.1980).

L’objectif du projet IMPACTEE est de mettre en lumière une approche axée sur l’avenir du nexus entre les aires protégées et le pastoralisme en Afrique centrale pendant que les décideurs politiques Tchadiens et Camerounais cherchent à élargir la gestion de la conservation afin d’atteindre les objectifs de biodiversité.

Pour déterminer l’état de dégradation des pâturages utilisés par les éleveurs, trois relevés seront réalisés sur trois pâturages différents : pâturage de saison humide, éloigné mais toujours de saison pluvieuse, et lieu de transhumance pâturé hors parc. L’enquête pastorale traduite sous la forme d’une base de données géoréférencées permettra de :

  • Clarifier le rôle du feu dans la dynamique de la savane selon lequel « seuls les feux périodiques et précoces peuvent maintenir les savanes » (Piot, 1969 ; Rippstein et Boudet, 1977 ; Menaut, 1977 Devineau, 1984 ; César, 1992 ; Yonkeu, 1993 ; Ntoupka, 1999).
  • Déterminer si la surcharge d’un pâturage entraîne obligatoirement la diminution du potentiel fourrager et provoque une modification de la structure végétale (Boutrais et al., 1980).
  • Caractériser les surfaces pastorales.

Partners

Martin Susilo