Analyse socio-économique du système agroforestier acacia-manioc sur les plateaux Batéké en République du Congo

Analyse socio-économique du système agroforestier acacia-manioc sur les plateaux Batéké en République du Congo

En Afrique centrale, le système agroforestier acacia-manioc s’érige en moyen de lutte efficace contre les principales causes de déforestation, à savoir l’agriculture itinérante sur brûlis et le bois-énergie illégal issu de forêts naturelles.

Plusieurs études ont mis en évidence la rentabilité du système d’agroforesterie (rendement amélioré du manioc, production apicole envisageable, revenu du charbon de bois).

Cependant, plusieurs variables locales (dépendance aux méthodes traditionnelles, insécurité foncière, niveau d’instruction des agriculteurs, etc.) impactent cette rentabilité.

Afin de comparer la rentabilité économique du système agro-forestier acacia-manioc vis-à-vis du système de culture traditionnelle, une analyse socio-économique s’avère nécessaire pour le contexte spécifique des plateaux Batéké de la République du Congo.

Le site d’étude est localisé dans les domaines d’Ibina et d’Oka, situés au Nord sur les plateaux Batéké.

Les acacias auriculiformis sont plantés pour produire du charbon de bois et les acacias mangium pour la production de bois d’œuvre.

Le système agroforestier acacia-manioc – charbon est mis en œuvre depuis 2018 sur les domaines dits de Ibina et OKA2 où plus de 600 d’hectares d’agroforesterie sont plantés chaque année.

Trois résultats sont attendus :

  1. La croissance des plants d’acacia auriculiformis associés ou non à des plants de manioc et les productions de manioc (en 1ère rotation puis à partir de la 2ème rotation après jachère arborée), au travers le dénombrement des tubercules par plant, leur taille et leur poids.
  2. La performance économique de la chaîne de valeur manioc, qui sera établie sur la base d’informations quantitatives recueillies à chaque maillon de la chaine (structure des coûts de la production, transformation, transport et commercialisation).
  3. L’impact social et environnemental de cette nouvelle approche agroforestière.

Chaque résultat sera évalué sur la base du système agroforestier et sera comparé à celui issu du système itinérant de culture traditionnelle du manioc.

L’atteinte de ces résultats va contribuer à améliorer les connaissances en matière de performance du système agro-forestier, dans l’optique de déployer ce système à plus grande échelle pour lutter contre la dégradation/déforestation des plateaux Batéké de la République du Congo et ainsi améliorer des conditions économiques des paysans congolais.

Martin Susilo