Alors que tous les voyants sont au rouge sur toute la planète, à cause de la crise climatique, de la dégradation des paysages, des ravages des incendies et maintenant d’une pandémie mondiale, nous sommes obligés de changer de braquet. Mais nous observons aussi qu’une dynamique s’est enclenchée autour de solutions qui mettent en avant l’intérêt des forêts : annonce de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes 2021-2030, débats sur des mesures fondées sur la nature et reconnaissance des communautés forestières et des populations autochtones comme meilleurs gestionnaires en matière de conservation des forêts.
Les données scientifiques sont de précieux outils dont le monde dispose pour s’attaquer aux crises interdépendantes auxquelles il est confronté. La récente fusion du CIFOR et du Centre international de recherche en agroforesterie (ICRAF) est un événement capital qui amplifiera la production scientifique et facilitera la découverte de solutions permettant d’améliorer la vie des populations, de contribuer à la conservation et à la restauration des écosystèmes indispensables à la vie de l’être humain et au bon fonctionnement de la nature, ainsi qu’à la lutte contre la crise climatique mondiale. Nos scientifiques ont fait progresser les connaissances sur la restauration des paysages forestiers, la viande sauvage et les plantes comestibles de la nature, la légalité du bois en Zambie et en République démocratique du Congo et, en ce qui concerne plus particulièrement l’Indonésie, les feux de tourbières, les agrocarburants, le palmier à huile et le « carbone bleu » des zones humides, avec des impacts tout à fait visibles sur les politiques publiques en Asie du Sud-Est grâce à 10 années de recherche et d’action mobilisatrice en foresterie sociale. Nos études comparatives mondiales sur la REDD+ et les régimes fonciers (GCS REDD+ et GCS Tenure) permettent d’apporter des informations scientifiques aux décideurs en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Les chercheurs sur le genre ont exploré un grand nombre de sujets importants. Esther Mwangi, scientifique principale et responsable du centre de Nairobi, nous a quittés prématurément en nous laissant une somme précieuse de travaux scientifiques sur le genre et le droit à la terre. Nous ne l’oublierons pas.
Dans le cadre du Forum mondial sur les paysages, deux nouveautés ont vu le jour : une plateforme communautaire, GLFx, ainsi que le Centre de diffusion numérique du GLF, à la pointe de la performance technologique, créé dans les bureaux du GLF CIFOR-ICRAF à Bonn. Les événements numériques sont désormais diffusés dans le monde entier, ce qui réduit l’empreinte carbone des participants et des organismes partenaires. D’importants événements à Kyoto, Bonn, New York, Accra et Luxembourg ont réuni en présentiel plus de 3 000 personnes, et touché également 65 millions d’internautes grâce aux médias sociaux et aux articles de presse de médias de premier plan comme la BBC, The Globe et le Mail. Au GLF Investment Case, organisé par le Luxembourg en novembre, près de 500 dirigeants d’institutions financières soucieuses du développement durable, dont BNP Paribas, la Banque européenne d’investissement et Rabobank, ont réfléchi afin de faciliter les investissements dans les projets et les filières favorisant la durabilité des paysages.
Le CIFOR-ICRAF, aux côtés du programme de recherche du CGIAR sur les forêts, les arbres et l’agroforesterie, et du Forum mondial sur les paysages, ne ménagera pas ses efforts pour fournir des données et des études essentielles aux actions visant à renforcer la résilience des forêts, des systèmes agroforestiers et des paysages. C’est la planète qui est en jeu, une planète équitable et durable.
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Publication year
2020
Authors
Language
French
Keywords
research, forestry
Funders
CGIAR