Dynamique des systèmes de production maraîchère dans le continuum rural-urbain de Bamenda, nord-ouest Cameroun

L'urbanisation des villes africaines se traduit par un accroissement de la demande alimentaire des productions maraîchères et une modification des conditions d'accès aux facteurs de production. Au Cameroun, il est projeté qu'en 2030, deux camerounais sur trois vivront en zone urbaine. Face à l'urbanisation, la production maraîchère a augmenté dans les villes et à leur périphérie. La présente étude analyse la dynamique de l'évolution des systèmes de production maraîchères dans le continuum rural-urbain. Une enquŒte a été réalisée auprès de 150 maraîchers à Bamenda répartis en nombre égal en zone rurale, périurbaine et urbaine. Les données ont été analysées à l'aide du logiciel SPSS. Il ressort de cette étude que la plupart des maraichers sont des jeunes (34,67%) de la tranche d'âge de 30 à 40 ans. La parité homme-femme entre les maraichers est respectivement de 51,33% et de 48,67%. Les répondants ont pour la majorité (48,67%) le niveau d'étude primaire. La maitrise foncière est élevée en zone rurale et périurbaine où plus de 92% des maraichers sont propriétaires de leur terre contre 74% en zone urbaine. La typologie des systèmes de production des cultures maraîchères montre que plus on s'éloigne du centre urbain et plus la surface des exploitations augmente. En effet, 88% des répondants en zone urbaine possèdent des jardins de case de surface inferieure ou égale à 500mà, 76% des répondants zone périurbaine ont des exploitations situées à proximité de l'habitat avec des surfaces comprises entre 1000-2500mà et 48% des répondants en zone rurale ont des exploitations éloignées des habitations avec une taille supérieure ou égale à 2500mà. En zone rurale et périurbaine respectivement 80% et 86% des maraîchers vendent plus des de leur production de légumes contre 4% en zone urbaine où le maraîchage est plus pratiqué pour l'autoconsommation. Les contraintes de production diffèrent d'une zone à l'autre le long du continuum. Le foncier est la principale contrainte de production pour 50% des maraichers en zone urbaine. Alors qu'en zone périurbaine et rurale, la contrainte majeure de production est l'accès aux intrants agricoles.