Le baobab, Adansonia digitata L., est classé parmi les cinq espèces ligneuses prioritaires au Burkina Faso dont le paysage agraire montre une distribution irrégulière de cette espèce. Les principaux déterminants socioculturels de cette distribution demeurent cependant peu ou mal connus. Le but de cette étude est de caractériser la structure et les facteurs socioculturels qui déterminent la distribution du baobab dans le Centre-Nord et le Centre-Ouest du Burkina Faso. Les travaux ont été menés à travers des inventaires forestiers, des enquêtes socio-éco-nomiques et des observations de terrain sur les pratiques paysannes. Les résultats montrent qu'à l'intérieur d'un même terroir la structure du baobab varie en fonction du type de champ (case, village, brousse). La structure des diamètres épouse une forme en «L» dans les champs de case, une forme en «j» dans les champs de brousse et irrégulière dans les champs de village. Le baobab est considéré dans toute la zone d'étude comme une espèce maléfique abritant des génies, mais aussi en tant que plante alimentaire et médicinale de premier plan. Contrairement au Centre-Ouest, les produits du baobab sont largement utilisés dans l'alimentation et l'artisanat dans le Centre-Nord, où les populations l'entretiennent dans les champs de case et de village par la pratique de la régénération naturelle assistée. La faible présence du baobab dans le Centre-Ouest est en partie liée aux habitudes, au développement du maraîchage qui favorise la disponibilité de condiments alternatifs et aux perceptions que les populations ont vis-à-vis de cet arbre.
DOI:
https://doi.org/10.19182/bft2010.306.a20428
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