En plus des contraintes biophysiques, l'insuffisance des connaissances scientifiques sur l'écologie de la régénération naturelle séminale de nombreuses espèces ligneuses des pays sahéliens ne favorisent pas la mise au point de techniques sylvicoles adaptées aux stades juvéniles de la régénération. L'objectif de cette étude est de suivre le développement des semis de cinq espèces ligneuses des formations végétales naturelles soudaniennes : Terminalia avicennioides Guill. et Perr., Piliostigma thonningii (Schumach. & Thonn.) Milne-Redh., Isoberlinia doka Caib et Stapf, Afzelia africana Sm. et Detarium microcarpum Guill. et Perr. L'étude a été conduite sur des plantules élevées en rhizotron sur deux types de profils pédologiques. Les résultats montrent que toutes les espèces, sauf A. africana, ont une germination cryptogée. Au stade juvénile, les plantules allouent préférentiellement les ressources aux organes souterrains. Cela se traduit par une tubérisation due à une accumulation de réserves et un enracinement précoce du pivot racinaire. La vitesse de croissance du pivot racinaire est variable selon les espèces et le type de sol. La plus forte vitesse de croissance du pivot a été observée chez D. microcarpum et la plus faible chez T. avicennioides. La croissance racinaire des plantules de T. avicennioides et de A. africana est sensible à la compacité du sol. La germination cryptogée et le développement précoce du système racinaire permettent aux plantules, sauf les plantules non cryptogées d’A. africana, de mieux supporter la sécheresse, le passage des feux et le broutage en rejetant de souche. Les plantules ont une croissance aérienne rythmique due à un fonctionnement rythmique du méristème apical.
DOI:
https://doi.org/10.1684/sec.2010.0255
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