Certaines Organisations Relais utilisent lâapproche « Centre de Ressources » pour diffuser les innovations agroforestières. Or, la mise en place de cette approche est un processus progressif qui nécessite un engagement soutenu de ses promoteurs et des investissements importants. Cette étude a pour objectif dâexaminer si et sous quelles conditions cette approche peut assurer la vulgarisation agroforestière dans le temps. Elle se propose dâanalyser les facteurs qui déterminent la viabilité des centres de ressources dans la diffusion des innovations agroforestières. Câest pour répondre à ce problème que nous avons effectué une étude de six mois dans le Département du Ndé (Bangangté et ses environs) et du Moungo (Njombé et ses environs) qui sont tous deux des sites pilotes de lâICRAF. Pour mener cette étude, les données primaires ont été collectées à trois niveaux. Le premier niveau était constitué des Organisations Relais (OR) et des Centres de Ressources (CR) dans les sites dâétude à raison de deux OR et deux CR. Ensuite, le deuxième niveau était celui des groupes de producteurs encadrés par les Centres de Ressources. Le troisième niveau était les autres parties prenantes. Lâanalyse de ces informations montre tout dâabord que le nombre dâespèces domestiquées varie de 26 à 27. Le semis étant la méthode la plus utilisée pour multiplier les arbres. Les bénéfices moyens annuels varient de 6.720.373 FCFA à 20.687.297 FCFA et les bénéfices nets de 2.376.407 FCFA à -2.260.509 FCFA. Ce qui signifie que les CR ne sont pas rentables et ne sont capables de sâautofinancer que sâils créent des recettes supplémentaires, entre autre lâorganisation des colonies de vacances et la formation en environnement dans les établissements scolaires. Enfin, la notation de la qualité de formation technique par les groupes varie entre 8 et 9, tandis que la qualité organisationnelle a été notée 7,8 et 8,5 pour CIEFAD et CIMAR respectivement. De même, la notation de la qualité des produits par les autres parties prenantes varie de 8,66 à 9. Tous les groupes affirment nâavoir reçu aucun appui financier du CR. Or de façon générale, les producteurs sont satisfaits du travail que mènent les Centres de Ressources dans leur localité respective, bien quâils suggèrent un suivi des groupes plus accentué et la recherche des débouchés pour lâécoulement des produits. Lâétude recommande au gouvernement Camerounais dâencourager les centres de ressources dans la diffusion des innovations agroforestières en organisant des programmes de développement qui leur permettront de bénéficier des subventions et des dons.