Session 1
La gestion intégrée des paysages en pratique : L’expérience du bassin du Congo
Contexte
Le concept de gestion intégrée du paysage (GIP) a connu un développement remarquable dans l’agenda international du développement ces dernières années. Cette forme de gestion de l’espace tire avantage des limites des approches sectorielles largement prévalentes pendant des décennies dans les politiques de conservation de la biodiversité et de protection des forêts pour promouvoir une démarche prenant en compte l’ensemble des dynamiques qui structurent la gestion des ressources naturelles dans un espace donné. Bien qu’interprétées de différentes manières, il existe un large consensus sur le fait que les approches intégrées sont essentielles pour relever le triple défi de la croissance démographique, la prévention de la perte de biodiversité ainsi que l’atténuation et l’adaptation au changement climatique.
Les approches paysagères reconnaissent les interconnexions entre les hommes et la nature dans des endroits où les utilisations productives des terres — telles que l’agriculture, l’élevage et l’exploitation minière — sont en concurrence avec les objectifs environnementaux et de biodiversité. Ces approches systémiques visent à améliorer les processus de gestion des terres pour atteindre simultanément des objectifs sociaux, économiques et environnementaux, tout en préservant les écosystèmes précieux et les services essentiels qu’ils fournissent.
L’application de telles approches exige une compréhension approfondie de la multifonctionnalité des écosystèmes et des systèmes de production et des rôles joués par tous les acteurs, ainsi que des synergies et des compromis potentiels entre les différents secteurs, utilisations des terres et institutions. Cette sensibilité au contexte local est ce qui rend chaque projet GIP unique puisque les approches et les solutions sont nécessairement adaptées aux défis, besoins et intérêts spécifiques au paysage. Veiller à ce que les besoins et les intérêts de toutes les parties prenantes soient pleinement pris en compte dans les initiatives GIP exige des processus de planification et des structures de gouvernance participatifs et multipartites. Cela contribue à autonomiser les groupes marginalisés qui sont trop souvent éloignés des processus de prise de décisions, tout en garantissant que les solutions paysagères correspondent pleinement aux pratiques, normes et connaissances locales.
Dans le contexte de l’Afrique centrale, de plus en plus de partenaires techniques et financiers intègrent cette approche dans leurs stratégies d’intervention dans le secteur forêt‑environnement. En effet, les principes tels que les processus multipartites, la multifonctionnalité, la participation, la gestion adaptative et les points d’entrée des préoccupations communes sont autant de principes de la GIP qui sont promues dans les interventions. Au-delà des perspectives théoriques et des principes, la mise en œuvre de la GIP se révèle extrêmement complexe d’où la nécessité d’engager une réflexion sur les expériences pratiques de ce concept dans le contexte du bassin du Congo.
Objectifs
Cette session a pour objectif de :
- Mettre en évidence la nature multisectorielle des approches de gestion intégrée des paysages.
- Présenter les expériences de mise en œuvre effective des approches de gestion intégrée dans divers contextes.
- Questionner la pertinence des approches de gestion intégrée du paysage dans des environnements complexes.