Les vastes écosystèmes forestiers d’Afrique centrale représentent une richesse biologique inestimable et jouent un rôle crucial dans la régulation climatique mondiale. Cette sous‑région, qui comprend principalement le bassin du Congo, abrite l’une des plus grandes étendues de forêt tropicale humide planétaire et constitue un refuge pour une extraordinaire diversité d’espèces végétales et animales, tout en fournissant des services écosystémiques essentiels à l’humanité.
La biodiversité exceptionnelle des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale est impressionnante. Des milliers d’espèces de plantes, d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens et d’insectes cohabitent dans ce labyrinthe vert. Parmi les espèces emblématiques, on peut citer l’éléphant de forêt, les gorilles, le bonobo et l’okapi. En outre, les plantes médicinales traditionnelles et les ressources forestières jouent un rôle essentiel dans les cultures locales et ont attiré l’attention des chercheurs pour leurs bienfaits potentiels pour la médecine moderne.
En plus de leur importance pour la biodiversité, les écosystèmes forestiers d’Afrique centrale jouent un rôle déterminant dans la lutte contre le changement climatique. Ces forêts agissent comme d’énormes puits de carbone, capturant et stockant de grandes quantités de dioxyde de carbone (CO2). La destruction de ces forêts ne libère pas seulement du carbone dans l’atmosphère, mais réduit également leur capacité à absorber davantage de CO2, aggravant ainsi le réchauffement climatique planétaire.
Cependant, ces écosystèmes sont confrontés à un certain nombre de défis. La déforestation due en premier lieu à l’agriculture extensive sur brûlis, à l’exploitation forestière illégale, à l’expansion des infrastructures, et au développement de l’agro-industrie, met en péril la biodiversité régionale. La pression démographique croissante, le braconnage et l’absence de mesures de conservation adéquates menacent également les habitats fragiles et les espèces endémiques.
Les enjeux pour lier la conservation de la biodiversité au développement économique durable sont également inquiétants. Les communautés locales ont souvent besoin des ressources naturelles pour assurer leur subsistance. Pourtant, une exploitation excessive peut épuiser ces ressources à un rythme insoutenable. L’équilibre entre la préservation des écosystèmes et le bien-être des populations locales nécessite une planification minutieuse et la promotion d’alternatives économiques durables. Par ailleurs, la gestion efficace des zones protégées constitue un autre défi. Bien que les aires protégées aient été créées pour protéger la biodiversité, leur bonne gestion et gouvernance sont souvent entravées par le manque de ressources, le braconnage et le manque de collaboration régionale qui est pourtant essentielle au maintien de l’intégrité des réseaux d’aires protégées et conservées.
Pour relever ces défis, il est essentiel d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques de gestion durable fondées sur des données fiables et actualisées, et d’accompagner les pays dans leur développement durable. De telles données ne peuvent être fournies que sur la base de travaux de recherches crédibles et actualisées menées par des organisations spécialisées en partenariat avec les acteurs gouvernementaux, le secteur privé et les acteurs de la société civile.
Toutefois, la production et l’utilisation d’informations scientifiques sur les écosystèmes africains souffrent encore des lacunes suivantes :
- La recherche manque de véritable renforcement des capacités des universités et centres de recherche dans la sous-région.
- Les institutions scientifiques et académiques existantes sont fragiles et nécessitent des investissements matériels et humains pour produire de meilleures informations.
- Les connaissances produites ne sont pas suffisamment partagées au sein de la communauté scientifique, parmi les praticiens et les décideurs politiques.
Objectifs de la participation du CIFOR-ICRAF au PFBC
La participation du CIFOR-ICRAF au PFBC permettra de promouvoir la contribution de la recherche scientifique à la gestion durable des forêts du bassin du Congo en suscitant l’intérêt des différentes parties prenantes à l’utilisation des connaissances déjà disponibles et à la définition commune des sujets de recherche opérationnelle. Plus spécifiquement, il s’agira de :
- Présenter un échantillon des travaux de recherche réalisés sur les écosystèmes forestiers du bassin du Congo et leur environnement de gestion avec un accent particulier sur le programme RESSAC.
- Animer le dialogue science-politique au sein du PFBC par des discussions sur des cas concrets de mise à disposition des informations issues de la recherche scientifique à travers l’exemple de l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale (OFAC), et la définition des thématiques émergentes à étudier.
- Exposer l’état d’avancement de la rédaction des 13 chapitres de l’État des Forêts (EDF) 2024.